Texte d’intention :

Depuis les débuts de ma pratique artistique en 2017, j’élabore des pièces participatives visant à matérialiser les systèmes qui régissent les relations humaines. Pour ce faire, elles peuvent prendre différentes formes : un jeu de société où l’on rejoue la compétition sociale tout au long d’une vie projetée, des diagrammes participatifs qui cartographient les injustices ou encore des œuvres sonores envisagées comme un espace de dialogue et de témoignages autour des inégalités rencontrées aux Beaux-Arts de Paris.

Dans ces œuvres, je guide le.a spectateur.ice à travers un protocole où je propose les termes de notre collaboration. Un espace régulé qui dessine avec humour l’absurdité des codes sociaux. Cette collaboration aboutit le plus souvent en des témoignages qui, mis bout à bout avec ceux de tous les autres visiteur.euses, forment un instantané rendant compte de la diversité des expériences et donc des rapports de force entre les individus.

Ainsi, je m’efforce de produire un art militant en révélant les inégalités sociales que l’on rencontre en fonction de sa race, de son genre et de sa classe. Je soutiens que les relations humaines sont souvent déshumanisantes et basées sur l’exploitation, et qu’un art relationnel éthique se doit de rendre compte de ces antagonismes. Ma pratique se rapproche ainsi de ce que l’historienne de l’art Claire Bishop appelle l’ « Antagonisme relationnel ».

Mon travail s’inspire grandement des sciences humaines, tant sur le fond que sur la forme. Elles m’ont permis de mieux appréhender les injustices que j’ai pu rencontrer dans ma vie. À travers mes œuvres, j’aspire à susciter des rencontres autour de nos blessures communes. J’aimerais provoquer des prises de conscience en incluant le.a spectateur.ice dans une démarche scientifique, avec une abondance de documentation, de témoignages et de diagrammes participatifs, mais également dans une réflexion introspective sur sa place dans l’espace social.